Για πρώτη φορά στην ιστορία Οικ. Πατριάρχης επισκέφθηκε την μοναστική
κοινότητα του Ταϊζέ
O
Οικουμενικός Πατριάρχης Βαρθολομαίος είναι ο πρώτος Οικουμενικός Πατριάρχης
στην ιστορία που επισκέφθηκε την μοναστική κοινότητα του Ταϊζέ στη Γαλλία, η
οποία αποτελείται από εκατό αδελφούς,
καθολικούς και από διάφορες παραδόσεις διαμαρτυρομένων, που προέρχονται από
περίπου τριάντα κράτη.
Ο
Πατριάρχης πραγματοποίησε την επίσκεψή Του στην Ταϊζέ σήμερα, Τρίτη 25 Απριλίου
2017, παρουσία 1500 ανθρώπων.
Ο
Πατριάρχης έλαβε
μέρος στην προσευχητική σύναξη της Κοινότητας στις 12 το μεσημέρι στο Ναό της
Συμφιλίωσης και μίλησε στο τέλος της προσευχής, αφού τον είχε
προσφωνήσει ο αδελφός Αλοΐς.
Παραθέτουμε
χαρακτηριστικά στιγμιότυπα.
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ΜΙΑ ΟΙΚΟΥΜΕΝΙΣΤΙΚΗ
ΚΟΙΝΟΤΗΤΑ ΠΟΥ ΣΥΜΦΩΝΑ ΜΕ ΤΟ ΠΑΡΑΚΑΤΩ ΔΗΜΟΣΙΕΥΜΑ ΔΗΜΙΟΥΡΓΗΘΗΚΕ ΤΟ 1962 ΑΠΟ ΤΟΝ ΠΑΠΙΚΟ ΗΓΟΥΜΕΝΟ ROGER ΜΕ ΤΗΝ ΣΥΜΒΟΛΗ ΚΑΙ ΤΟΥ ΠΑΤΡΙΑΡΧΗ ΑΘΗΝΑΓΟΡΑ
L’avvenimento Taizé
·
Riconciliazione come sfida globale ·
È
un’amicizia che dura dal 1962, da quando
cioè fratel Roger fece visita al patriarca ecumenico Atenagora a Istanbul e, insieme, decisero la creazione a Taizé di un
centro monastico ortodosso animato dall’archimandrita
Damaskinos, futuro metropolita di Svizzera. Centro che sarà poi spostato,
anni dopo, a Chambésy. Taizé e Costantinopoli: i ricordi ma anche l’attualità
legati a questa ininterrotta collaborazione sono stati al centro della visita, oggi,
martedì 25, del patriarca ecumenico Bartolomeo alla comunità borgognona, ultima
tappa di un viaggio che lo ha portato prima in Svizzera, per festeggiare il
cinquantesimo anniversario del Centro ortodosso di Chambésy, vicino a Ginevra,
e partecipare alle celebrazioni organizzate per i suoi venticinque anni alla
guida del patriarcato. «Non posso dimenticare — ha detto il priore, fratel
Alois, rivolgendosi a Bartolomeo — l’accoglienza calorosa che ci avete
riservato, con alcuni miei fratelli, nel Natale 2005. Così calorosa che,
qualche anno più tardi, con un centinaio di giovani di venticinque paesi siamo
venuti in pellegrinaggio da voi».
A
sua volta il patriarca — nell’allocuzione di cui a lato pubblichiamo ampi stralci
— ha sottolineato l’importanza che riveste Taizé per la Chiesa ortodossa. Il
lavoro insieme, per promuovere una cultura della solidarietà, il rispetto degli
altri, il dialogo: l’arcivescovo di Costantinopoli lo ha messo in evidenza a
più riprese, sia a Chambésy sia al Centro ecumenico del World council of
churches a Ginevra, visitato ieri, lunedì 24. «Oltre a sensibilizzare le
coscienze, dobbiamo partecipare a iniziative e misure concrete. Dobbiamo
intensificare la mobilitazione a livello di azione», ha esortato Bartolomeo,
rivolgendosi ai rappresentanti del Wcc. «Essere reciprocamente responsabili nel
nostro impegno per il dialogo — ha risposto il segretario generale, reverendo
Olav Fykse Tveit — può aiutarci a trovare nuovi percorsi sostenibili. Il
dialogo ecumenico può servire il mondo come via sia della croce che della
risurrezione. La nostra fede comune in Gesù Cristo è nella sua essenza: la
speranza».
Se
è la prima volta che un patriarca ecumenico di Costantinopoli visita la vostra
comunità — siamo particolarmente lieti che ci sia stata offerta questa
opportunità — i legami di Taizé con il patriarcato ecumenico risalgono a un
passato lontano. Era il 1962, infatti, quando fratel Roger si recò per la prima
volta in visita al patriarca ecumenico Atenagora, a Costantinopoli. Fratel
Roger è presto diventato un fratello di cuore dell’ortodossia, in quanto la
missione ecumenica che intendeva svolgere abbracciava ampiamente tutte le
famiglie del cristianesimo, ognuna secondo l’identità che le era propria.
Sappiamo che avete conservato fino a oggi l’icona che Atenagora gli aveva
affidato. Questa icona della Madre di Dio non rappresenta solo lo spirito di
fraternità che cerchiamo di far crescere all’ombra della protezione della
nostra Madre comune, la Vergine Maria, ma anche e più in generale la
prospettiva nella quale s’iscrive la nostra preghiera a favore dell’unità dei
cristiani.
Come
a marcare il legame incrollabile fra Taizé e l’ortodossia, il 15 aprile 1963, a
Taizé è stata posata la prima pietra di una cappella ortodossa, confermando con
quel gesto la presenza immutabile del cristianesimo d’Oriente tra quelle mura.
Oggi ci ricevete in questa bella chiesa della Riconciliazione. Il tema della
riconciliazione è centrale nel cristianesimo e occorre distinguere, a nostro
parere, tre livelli di lettura. Il primo è il rapporto della riconciliazione
dell’umano con il divino. L’opera di Cristo nel mondo è un’opera di
riconciliazione che va al di là della religione in quanto lega verticalmente e
orizzontalmente Creatore e creature. La riconciliazione in Cristo pone
quest’ultimo al centro di ciò che fa l’umanità, in quanto immagine di Dio, e in
un rapporto dinamico di somiglianza. Cristo è riconciliazione.
di
Bartolomeo
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ΤΙ ΑΝΑΦΕΡΕΙ ΓΙΑ ΤΗΝ ΕΠΙΣΚΕΨΗ ΤΟ Taizé
Éminences,
Excellences,
Cher Frère Alois,
Chers frères de la Communauté,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Excellences,
Cher Frère Alois,
Chers frères de la Communauté,
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Le
Christ est ressuscité !
Depuis
de nombreuses années, nous avons éprouvé le désir de nous rendre à Taizé, ce
siège d’un œcuménisme spirituel, ce creuset de la réconciliation, ce lieu de
rencontre qui inspire, à la suite de l’extraordinaire vision du Frère Roger,
son fondateur, le rapprochement des chrétiens.
Si
c’est la première fois qu’un Patriarche œcuménique de Constantinople visite
votre communauté – nous sommes particulièrement heureux que cette opportunité
nous ait été offerte – les liens de Taizé avec le Patriarcat œcuménique
remontent loin dans le passé. En effet, dès 1962, Frère Roger avait une
première fois visité feu le Patriarche œcuménique Athénagoras, à
Constantinople. Frère Roger est rapidement devenu un frère de cœur de
l’orthodoxie, tant la mission œcuménique qu’il entendait porter embrassait
largement toutes les familles du christianisme, chacune selon son identité
propre. Nous croyons savoir que vous avez conservé jusqu’à aujourd’hui l’icône
que le Patriarche œcuménique Athénagoras lui avait confiée. Cette icône de la
Mère de Dieu ne représente pas seulement l’esprit de fraternité que nous
tentons de faire grandir à l’ombre de la protection de notre Mère commune, la
Vierge Marie, mais plus généralement la perspective dans laquelle s’inscrit
notre prière en faveur de l’unité des chrétiens. Comme pour marquer le lien
indéfectible entre Taizé et l’orthodoxie, le 15 avril 1963, la première pierre
d’une chapelle orthodoxe est posée à Taizé, confirmant par ce geste la présence
immuable du christianisme d’Orient en ces murs.
Vous-même,
cher Frère Alois, avez repris avec fidélité cette belle tradition nous
unissant. Nous nous souvenons avec émotion de vous avoir reçu au Phanar au
cours de la fête de la Nativité de notre Seigneur, voilà déjà douze années. À
cette occasion nous avions pu vous témoigner notre vif attachement pour les
réunions de jeunes que vous organisez régulièrement au tournant des années,
comme pour attester que le passage du temps rapproche inexorablement les
chrétiens divisés en les faisant progresser ensemble sur le chemin de l’unité.
Chaque année, vous nous faites l’honneur de transmettre notre message aux
participants des Rencontres européennes. Nous sommes tout particulièrement
heureux de pouvoir nous adresser à cette jeunesse européenne et chrétienne qui,
en l’espace de quelques jours, fait l’expérience, même imparfaite, de la
communion à laquelle nous aspirons. Frère Roger n’aimait-il pas à dire :
« Le Christ n’est pas venu sur la terre pour créer une nouvelle religion,
mais pour offrir à tout être humain une communion en Dieu. » Mentionnons
aussi les pèlerinages de confiance sur terre qui forment une importante part de
votre chantier œcuménique.
Cher
Frère Alois,
Aujourd’hui
vous nous recevez dans cette belle église de la réconciliation. Le thème de la
réconciliation est central dans le christianisme et il faut distinguer, à notre
avis, trois niveaux de lecture. Le premier niveau est le rapport de la
réconciliation de l’humain avec le divin. L’œuvre du Christ dans le monde est
une œuvre de réconciliation qui va au-delà de la religion en tant que liant
verticalement et horizontalement Créateur et créatures. La réconciliation en
Christ place ce dernier au centre de ce qui fait l’humanité, en tant qu’image
de Dieu et dans un rapport dynamique de ressemblance. Le Christ est
réconciliation. Rappelez-vous les mots du saint apôtre Paul : « Car
de toute façon, c’était Dieu qui en Christ réconciliait le monde avec lui-même,
ne mettant pas leurs fautes au compte des hommes, et mettant en nous la parole
de réconciliation. » (2 Co. 5, 19) Il est d’ailleurs intéressant de noter
que saint Paul, dans le verset précédent, parle même d’un « ministère de
la réconciliation. » (2 Co 5, 18) La réconciliation est l’aune à partir de
laquelle nous devons penser notre communion avec Dieu et notre unité en Église.
Le
deuxième niveau découle directement du « ministère de communion » que
nous venons de mentionner. De fait, il est plus œcuménique. Il répond à
l’engagement pour l’unité des chrétiens dans laquelle s’inscrit l’action réconciliatrice
que nous devons entreprendre. Si nous ne nous devions employer qu’une seule
image, nous utiliserions celle de la guérison. Réconcilier en revient avant
tout à guérir les maux de l’histoire, les cicatrices du temps, les
incompréhensions mutuelles, les conflits de mémoire, les haines fratricides. En
ce sens, la division entre chrétiens à laquelle nous entendons répondre en
priant pour l’unité des Églises est une blessure spirituelle, aux
responsabilités partagées – acceptées ou non. De fait, à l’ère œcuménique et à
l’heure de la recherche de l’unité, il ne peut y avoir de réconciliation sans
pardon. D’ailleurs, pour saint Jean Chrysostome, la réconciliation ne souffre
pas l’attente. Si nous voulons être de véritables acteurs de réconciliation,
nous devons prendre nos responsabilités, et être prêts à faire le premier pas.
Le
troisième niveau est, quant à lui, plus global. L’amour du Christ, celui-là
même qui nous presse vers cette réconciliation, englobe l’humanité tout
entière. La réconciliation devient un agent de paix, un levier permettant de
dépasser les antagonismes historiques, un moyen de neutraliser les
polarisations du paysage social mondial et de désamorcer les conflits. La
réconciliation est donc un enjeu global pour nos Églises et pour le monde en
général. Permettez-nous de citer ce très beau texte luthéro-catholique,
« Du conflit à la communion », qui en ce temps de commémoration du
500e anniversaire de la Réformation, rend parfaitement compte du cheminement
spirituel et œcuménique que recouvre le principe de
« réconciliation ». On y lit notamment : « L’engagement
œcuménique pour l’unité de l’Église ne profite pas seulement à l’Église, mais
aussi au monde, afin que le monde croie. Plus nos sociétés deviendront
pluralistes en terme de religions, plus grande sera la tâche missionnaire de
l’œcuménisme. Là aussi il convient de repenser les choses et de se
repentir. » (par.243)
L’enjeu
de la réconciliation nous dépasse, de même que nous dépasse l’événement
historique qu’a vécu l’Église orthodoxe au cours du Saint et Grand Concile,
réuni en Crète, en juin 2016. En effet, il ne s’agissait pas seulement
d’étudier les thèmes à l’ordre du jour, aussi importants fussent-ils, mais il
en allait de la réalité et de la place de l’orthodoxie tout entière dans le
monde contemporain. À l’heure de la mondialisation, l’Église orthodoxe doit
être capable de se doter d’outils lui permettant de répondre aux défis que lui
pose la modernité. Le Saint et Grand Concile constitue un événement charnière,
car il est à la fois un phénomène ecclésial de communion, qui manifeste l’unité
de l’orthodoxie tout entière – cette unité n’est d’ailleurs pas remise en
question par les Églises orthodoxes autocéphales qui n’y ont pas participé en
raison du principe théologique de catholicité – et l’absolue nécessité d’une
expérience conciliaire à l’échelle de la planète. La conciliarité, bien que
traditionnelle dans l’orthodoxie au niveau local et régional, reste à
(re)découvrir aujourd’hui à l’échelle mondiale. Aussi, nous rendons grâce à Dieu
pour la tenue du Saint et Grand Concile et espérons que ce dernier n’est que le
point de départ de l’exercice renouvelé de la conciliarité, comme le synonyme
de la vie de l’Église. Comme nous pouvons le lire dans le Message du Saint et
Grand Concile : « L’Église orthodoxe exprime son unité et sa
catholicité dans le Concile. Sa conciliarité façonne son organisation, la
manière par laquelle elle prend des décisions et la détermination de son
destin. »
Chers
amis,
Pour
comprendre ce que représente Taizé pour l’Église orthodoxe, laissons un instant
la place à Olivier Clément. Dans son bel ouvrage Taizé : un sens à la vie,
le théologien orthodoxe ne considère pas Taizé comme une communauté au sens
institutionnel, c’est aussi, pour ne pas dire avant tout, un événement.
« L’événement Taizé » cristallise selon lui les aspirations d’une
jeunesse en mal d’être, en mal de croire, en mal de vivre. « L’événement
Taizé » agit comme une puissante parabole de conversion et de
réconciliation, en mettant l’accent sur la vie intérieure qui permet d’entrer
dans le mystère de l’unité, tout en s’inscrivant pleinement dans la vie du
monde. Olivier Clément d’écrire en particulier : « La prière ne
libère pas des tâches de ce monde : elle rend encore plus responsable.
Rien n’est plus responsable que de prier. »
Ces
paroles résonnent avec puissance dans la tradition orthodoxe et nous conduisent
à approfondir le sens de la réconciliation au travers du mystère de la
résurrection. Le temps liturgique dans lequel nous nous trouvons nous y invite
d’autant plus fortement que nous touchons ici à la racine du mystère de la foi
chrétienne. Saint Irénée de Lyon d’écrire : « Mais en fait, par la
communion que nous avons avec lui, le Seigneur a réconcilié l’homme avec le
Père, nous réconciliant avec lui-même par son corps de chair et nous rachetant
par son sang… » (Adv. Haer. V, 14, 3)
Dans
sa mort et sa résurrection, le Christ nous a réconciliés à Dieu. À l’heure où
nous chantons les hymnes de Pâques, Orient et Occident chrétiens ensemble,
continuons à prier pour que la lumière de la résurrection nous conduise sur le
chemin de l’unité et de la communion.
Merci
de nous accueillir aujourd’hui.
Le
Christ est ressuscité !
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Speech of His All-Holiness, Ecumenical Patriarch Bartholomew to TAIZÉ
Picture: Wiesia Klemens / Many pictures
on this Flickr account: https://www.flickr.com/phot…/wiesia/albums/72157682936363136
Eminences,
Excellencies,
Dear Brother Alois,
Dear Brothers of the Community,
Ladies and gentlemen,
Dear friends,
Dear Brother Alois,
Dear Brothers of the Community,
Ladies and gentlemen,
Dear friends,
Christ is risen!
For many years now we have felt the
desire to come to Taizé, the seat of a spiritual ecumenism, a melting-pot of
reconciliation, a meeting-place that, following the extraordinary vision of
Brother Roger, its founder, inspires Christians to come together.
If this is the first time that an
Ecumenical Patriarch of Constantinople visits your community—we are particularly
pleased that this opportunity has been offered to us—Taizé’s ties with the
Ecumenical Patriarchate go back a long way. Indeed, as early as 1962, Brother
Roger had first visited the late Ecumenical Patriarch Athenagoras at
Constantinople. Brother Roger quickly became a heart-brother of Orthodoxy, as
the ecumenical mission he wished to bear largely embraced all the families of
Christianity, each according to its own identity. We believe that to this day
you have preserved the icon that the Ecumenical Patriarch Athenagoras entrusted
to him. This icon of the Mother of God represents not only the spirit of
fraternity that we are trying to make grow in the shadow of the protection of
our common Mother, the Virgin Mary, but, more generally, the perspective in
which our prayer in favor of the unity of Christians is situated. As if to mark
the unbreakable link between Taizé and Orthodoxy, on April 15, 1963, the first
stone of an Orthodox chapel was laid at Taizé, confirming with this gesture the
immutable presence of Eastern Christianity within these walls.
You, dear Brother Alois, have faithfully
summed up this beautiful tradition that unites us. We remember with emotion
receiving you at Phanar twelve years ago on the feast of the Nativity of our
Lord. On that occasion we were able to show you our strong attachment to the
meetings of young people which you regularly organize at the turn of each year,
as if to testify that the passage of time inexorably brings together divided
Christians by allowing them to progress together on the way of unity . Every
year, you do us the honor of conveying our message to the participants of the
European meetings. We are particularly happy to be able to address these young
European Christians who, for a few days, experience, even imperfectly, the
communion to which we aspire. Did not Brother Roger like to say: “Christ did
not come to earth to start a new religion, but to offer every human being a
communion in God.”? Let us also mention the pilgrimages of trust on earth which
form an important part of your ecumenical work.
Dear Brother Alois,
Today you are receiving us in this
beautiful Church of Reconciliation. The theme of reconciliation is central to
Christianity and in our opinion we must distinguish three levels of reading.
The first level is the relationship of the reconciliation of the human with the
divine. The work of Christ in the world is a work of reconciliation that goes
beyond religion in that it links vertically and horizontally the Creator and
creatures. Reconciliation in Christ places the latter at the center of what
humankind accomplishes as an image of God and in a dynamic relationship of
resemblance. Christ is reconciliation. Remember the words of the Holy Apostle
Paul: “For it was God who in Christ reconciled the world to himself, not
imputing people’s sins to them, and putting the word of reconciliation in us.”
(2 Corinthians 5:19) It is interesting to note that Saint Paul, in the
preceding verse, speaks of a “ministry of reconciliation.” (2 Cor 5:18)
Reconciliation is the yardstick by which we must measure our communion with God
and our unity in the Church.
The second level stems directly from the
“ministry of communion” that we have just mentioned. In fact, it is more
ecumenical. It responds to the commitment to Christian unity in which the
reconciliatory action we have to undertake takes its place. If we were to use
only one image, we would use that of healing. To reconcile is above all to heal
the evils of history, the scars of time, mutual misunderstandings, conflicts of
memory, fratricidal hatreds. In this sense, the division between Christians to
which we intend to respond by praying for the unity of the Churches is a
spiritual wound, with shared responsibilities—whether accepted or not. Indeed,
in the ecumenical era and at the time of the search for unity, there can be no
reconciliation without forgiveness. Besides, for St. John Chrysostom,
reconciliation cannot be put off. If we want to be true actors of
reconciliation, we must assume our responsibilities and be ready to take the
first step.
The third level, on the other hand, is
more global. The love of Christ, the very man who urges us towards this
reconciliation, encompasses all humanity. Reconciliation becomes an agent of
peace, a lever to overcome historical antagonisms, a means of neutralizing the
polarizations of the global social landscape and defusing conflicts.
Reconciliation is therefore a global issue for our Churches and for the world
at large. Let us quote this beautiful Lutheran-Catholic text, “From Conflict to
Communion”, which, at this time of commemoration of the 500th anniversary of
the Reformation, perfectly accounts for the spiritual and ecumenical path that
the principle of “reconciliation” involves . “The ecumenical commitment to the
unity of the Church does not only benefit the Church, but also the world, so
that the world may believe. The more our societies become pluralistic in terms
of religions, the greater the missionary task of ecumenism. Here again it is
necessary to rethink things and to repent.” (Para. 243)
The challenge of reconciliation goes
beyond the historical event that the Orthodox Church experienced during the
Holy and Great Council meeting in Crete in June 2016. It was indeed not only a
matter of studying the themes on the agenda, however important they may have
been, but of dealing with the reality and the place of Orthodoxy as a whole in
the contemporary world. In an age of globalization, the Orthodox Church must be
able to equip itself with the tools to meet the challenges posed by modernity.
The Holy and Great Council was a pivotal event, for it was at the same time an
ecclesial phenomenon of communion, which manifests the unity of all
Orthodoxy—this unity was not questioned by the autocephalic Orthodox Churches
which did not participate because of the theological principle of catholicity—and
the absolute necessity of a conciliar experience on a planetary level.
Conciliarity, although traditional in Orthodoxy at local and regional levels,
remains to be (re)discovered today on a global scale. We therefore thank God
for the Holy and Great Council and hope that it is simply the starting-point of
the renewed exercise of conciliarity as a synonym for the life of the Church.
As we can read in the Message of the Holy and Great Council: “The Orthodox
Church expresses its unity and its catholicity in the Council. Its conciliarity
shapes its organization, the way in which it makes decisions and determines its
destiny.”
Dear friends,
In order to understand what Taizé
represents for the Orthodox Church, let us turn to Olivier Clement for a
moment. In his beautiful work Taizé: a Meaning to Life, the
Orthodox theologian did not regard Taizé as a community in the institutional
sense; it is also, and perhaps first of all, an event. The “Taizé event”
crystallizes, according to him, the aspirations of youth in search of being, in
search of belief, in search of life. The “Taizé event” acts as a powerful
parable of conversion and reconciliation, focusing on the inner life that
allows us to enter into the mystery of unity while fully subscribing to the life
of the world. Olivier Clement wrote in particular: “Prayer does not free us
from the tasks of this world: it makes us even more responsible. Nothing is
more responsible than to pray.”
These words resound with power in the
Orthodox tradition and lead us to deepen the meaning of reconciliation through
the mystery of the resurrection. The liturgical time in which we find ourselves
invites us to this all the more strongly, since here we touch the roots of the
mystery of the Christian faith. Saint Irenaeus of Lyons wrote: “But in fact,
through the communion we have with him, the Lord has reconciled man with the
Father, reconciling us to himself by his body of flesh and redeeming us by his
blood....” (Adv. Haer, V, 14, 3)
By his death and resurrection, Christ
reconciled us to God. As we sing the Easter hymns, Eastern and Western
Christians together, let us continue to pray that the light of the resurrection
will lead us on the path of unity and communion.
Thank you for having us here today.
Christ is risen!
Η ΟΜΙΛΙΑ ΤΟΥ ΠΑΠΙΚΟΥ ΗΓΟΥΜΕΝΟΥ
Le mardi 25 avril 2017, Sa Toute
Sainteté le Patriarche œcuménique Bartholomée a visité Taizé : une visite
exceptionnelle à laquelle ont assisté les frères, plusieurs évêques et prêtres
orthodoxes, les représentants des Eglises locales, et les jeunes présents cette
semaine-là à Taizé. Voici les textes complets des interventions de frère Alois
et du Patriarche Bartholomée au cours de la prière de midi.
Paroles
d’accueil de frère Alois à Sa Toute Sainteté le Patriarche œcuménique
Bartholomée
Votre
Toute-Sainteté, bien-aimé Patriarche Bartholomée, en venant sur notre colline
de Taizé, vous nous faites une joie extraordinaire, tant nous sommes attachés à
l’Église orthodoxe.
Depuis
ses origines notre communauté s’est laissée imprégner par la tradition
orthodoxe. La centralité donnée à la résurrection du Christ et au rôle de
l’Esprit saint, la référence si forte à l’enseignement des Pères de l’Église,
la vie liturgique, la vie contemplative entretenue par le monachisme, les
icônes, comme aussi le courage de traverser des décennies de souffrances au
long des siècles passés, toutes ces valeurs vécues en Orient ont été et
demeurent pour nous, les frères de Taizé, des sources uniques d’inspiration.
Depuis
des années, des jeunes orthodoxes de divers pays viennent participer aux
semaines de rencontres qui se succèdent autour de notre communauté. Leur seule
présence pose la question aux jeunes chrétiens d’Occident qu’ils rencontrent
ici : comment accueillir et partager davantage les dons déposés par Dieu
dans l’âme des chrétiens orthodoxes ?
Très
Saint Père, je suis sûr que, aujourd’hui, depuis le ciel, votre vénérable
prédécesseur, le Patriarche de Constantinople Athénagoras, et le fondateur de
notre communauté, frère Roger, nous regardent et se réjouissent d’un même cœur.
Pendant leur vie sur la terre, une belle confiance réciproque leur a permis de
promouvoir en 1962 la création à Taizé d’un centre monastique orthodoxe qui a
été animé par le très cher Archimandrite Damaskinos, futur Métropolite de
Suisse, jusqu’à ce que celui-ci se déplace à Chambésy et y mette sur pied le
centre dont vous venez de célébrer le cinquantenaire.
Vénéré
Patriarche, je ne peux pas oublier l’accueil chaleureux que vous nous avez
réservé, avec quelques-uns de mes frères, à Noël 2005. Votre affection a
soutenu notre communauté alors éprouvée par la toute récente mort violente de
son fondateur. Votre accueil a été tout aussi chaleureux lorsque, quelques
années plus tard, avec une centaine de jeunes de 25 pays, nous sommes allés en pèlerinage
auprès de vous.
Aujourd’hui
c’est nous qui vous accueillons avec amour et qui vous disons notre admiration.
Au cours de votre long ministère de patriarche, vous œuvrez infatigablement,
depuis plus de 25 ans, pour actualiser les trésors de la foi orthodoxe dans le
monde contemporain. Vous élevez votre voix en faveur d’une terre habitable pour
tous, vous rappelez que nos relations aux créatures devraient refléter notre
relation au Créateur. Votre aspiration à l’unité des chrétiens, votre ouverture
au dialogue interreligieux, et aussi votre expérience d’une Église crucifiée
font de vous un témoin irremplaçable de la paix du Christ.
Et
maintenant nous allons chanter et louer Dieu, puis nous vous écouterons, et
vous bénirez deux icônes. Ensuite nous passerons dans la petite chapelle
orthodoxe attenante à cette Église de la Réconciliation, puis nous irons nous
recueillir sur la tombe de frère Roger. Nous sommes touchés et honorés que,
après cela, vous partagiez le repas fraternel de notre communauté.
Merci,
bien-aimé Patriarche, d’être pour nous comme un Père dans la foi.
Le
Christ est ressuscité !
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1 σχόλιο:
Ἄς μιλήσουμε ἀνοικτά καί καθαρά: Αὐτά τά πράγματα ἀποτελοῦν κατάντια! Εἶναι κάτι πέρα ἀπό οἰκουμενιστικά. Εἶναι βλάσφημα καί δαιμονικά. Εἶναι τραγικό οἱ ὑποτίθεται ποιμένες νά σκανδαλίζουν μέ τόσο προκλητικό τρόπο τό ποίμνιο τοῦ Χριστοῦ. Μετά ἀπό ὅλα αὐτά, τί ἄλλο μένει νά δοῦμε; Ἀλοίμονο στήν Ὀρθοδοξία μας! Σέ τί καιρούς ζοῦμε!
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